LE JEÛNE ECCLESIASTIQUE

le jeûne ecclésiastique
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"Le jeûne réprime les vices, élève l’esprit, confère la force et mérite la récompense"

 

(Préface des Messes du Carême).

Qu'est-ce que le jeûne et l'abstinence?

  • L’ abstinence : il s'agit de l'abstention de viande.
  • Le jeûne : il s'agit de la quantité de nourriture prise, donc aussi de s'abstenir de manger entre les repas. Le jeûne consiste à faire un seul repas par jour, mais deux petites collations, que les théologiens limitent à 60 grammes le matin et 250 grammes le soir, sont tolérées.

Qui est tenu au jeûne ecclésiastique ?

  • Tout fidèle, depuis l’âge de 21 ans révolus  jusqu’à l’âge de soixante ans commencés, est tenu au jeûne ecclésiastique (à moins d’en être dispensé par l’infirmité, des travaux pénibles ou une autre juste raison).

Quelles sont les règles en matière de jeûne et d'abstinence ?

 

Les jours de pénitence sont les suivants :

 

I.De la seule abstinence (de viande) :

  1. Tous les vendredis de l’année sauf ceux qui tombent le jour d’une fête de précepte

II.De l’abstinence (de viande) et du jeûne :

    1. le mercredi des Cendres
    2. chaque vendredi et samedi de Carême
    3. les mercredi, vendredi et samedi des Quatre-Temps, ou des quatre saisons, c’est à dire:
      1. du printemps, dans la première semaine de Carême
      2. de l’été, dans la semaine de Pentecôte
      3. de l’automne, dans la troisième semaine de septembre
      4. de l’hiver, dans la troisième semaine de l’Avent.
    4. les vigiles:
      1. de Noël (en France, il existe un indult permettant de faire l'abstinence et le jeûne le 23 ou le 24 décembre)
      2. de la Pentecôte
      3. de l’Immaculée Conception (7 décembre)
      4. de la Toussaint (31 octobre).
  1. Du jeûne seul
    1. Tous les autres jours de férie du Carême (c’est à dire tous les autres jours de semaine du Carême : on ne fait jamais jeûne le dimanche).

Explications sur le jeûne ecclésiastique

(Extraits du livre: "Explication du Catéchisme de la doctrine chrétienne" du Père Tomaso Dragonne)

 

"Pour nous enseigner la pénitence sous la forme du jeûne, Jésus-Christ voulut jeûner lui-même quarante jours et quarante nuits dans le désert avant de commencer sa vie apostolique."

 

"L’Église a prescrit la pénitence du jeûne afin d’inciter ses enfants à imiter l’exemple du Maître divin et de fortifier leur vertu, de façon à ce qu’ils puissent maîtriser leurs passions, plus fortes et plus exigeantes lorsque notre corps est bien nourri et satisfait en toutes ses inclinations.

 

Il ne faut pas confondre le jeûne « ecclésiastique » avec le jeûne eucharistique qui oblige à s’abstenir avant la communion de tout aliment solide (3 heures) et de toute boisson (1 heure). Le jeûne eucharistique est exigé en raison du respect dû envers le très auguste sacrement, le jeûne ecclésiastique est exigé en raison de la nécessité de faire pénitence. »

 

218. Que nous défend le deuxième précepte par ces paroles S’abstenir de viande le vendredi et les autres jours défendus ?

 

Comme nous sommes si indolents que nous avons bien du mal à nous décider à prati­quer les pénitences et les mortifications volontaires, par le second précepte, l’Église veut nous rappeler notre devoir et nous prescrit certaines formes de pénitence qui se tradui­sent concrètement par le jeûne et l’abstinence de certains aliments en certains jours.

 

L’Église prescrit l’abstinence de viande, graisses, bouillon de viande et tout aliment qui pourrait contenir une trace de viande tous les vendredis de l’année (dédiés à la mémoire de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui souffrit et mourut pour nos péchés un vendredi et par dévotion pour celles-ci) ainsi que le mercredi des Cendres (qui est le début du Carême, temps de pénitence).

 

Selon la tradition multi-séculaire, en vigueur dans l’Église jusqu’au XXIème siècle, les fidèles doivent observer l’abstinence les trois jours des Quatre-Temps de l’année, c’est-à-dire : le mercredi, le vendredi et le samedi de la troisième semaine de l’ Avent (Quatre-Temps d’hiver), de la première semaine du Carême (Quatre-Temps de printemps), de l’Octave de la Pentecôte (Quatre-Temps d’été), de la troisième semaine de septembre (Quatre-Temps d’automne) ainsi que les quatre vigiles de Noël, de la Pentecôte, de la Toussaint et de l’Immaculée Conception.

 

La loi de l’abstinence nous impose l’abstention de la viande. Par viande, on entend la chair des animaux à sang chaud (bovins, ovins, volaille, oiseaux) et non la chair des animaux à sang froid (poissons, escargots, grenouilles, huîtres, écrevisses…) qui n’est pas interdite. Selon le code de droit Canon de 1917, le précepte oblige les enfants dès l’âge de 7 ans révolus.

 

 

220. À quoi oblige le jeûne ecclésiastique ?

 

Le jeûne ecclésiastique oblige à ne faire qu’un repas complet par jour ; mais il permet d’ajouter une légère collation le matin et le soir.

 

I. Le jeûne ecclésiastique nous oblige à ne faire qu’un repas complet par jour. — « La loi du jeûne prescrit que l’on ne prenne pas plus d’un repas par jour », déclare le Code de Droit canon (CJC 1251, 1).

 

Le repas unique est celui du midi (qu’il est d’usage en certains endroits de prendre le soir), qui peut être anticipé de quelques heures. Dans ce repas, il est permis de man­ger ce que l’on veut et autant qu’on veut, à condition que soit respectée la vertu de tem­pérance. Les boissons ne sont pas comprises dans la loi du jeûne ecclésiastique.

 

II. Mais il permet d’ajouter une légère collation le matin et le soir. — La loi du jeûne ecclésiastique n’interdit pas de prendre le matin une petite collation (dite bouchée théologique) avec du café, du thé, du chocolat et une portion de nourriture solide (pain, pâtes, etc.) qui ne dépasse pas les soixante grammes en moyenne, portion qui peut être un peu supérieure en certains lieux.

 

Est en outre permise une collation le soir (ou le midi, là où le repas principal est le soir) avec une ration de nourriture ne dépassant pas 250 grammes en moyenne.

 

221. Qui est tenu au jeûne ecclésiastique ?

  • Tout fidèle, depuis l’âge de 21 ans révolus jusqu’à l’âge de soixante ans commencés, est tenu au jeûne ecclésiastique (à moins d’en être dispensé par l’infirmité, des travaux pénibles ou une autre juste raison).

Sont excusés du jeûne ecclésiastique:

  • les mendiants et les malades qui ont besoin de viande ( sont donc excusés du jeûne les malades, les convalescents et tous ceux qui souffriraient de vertiges, de maux de tête, d’insomnie, de dépérissement notable).
  • ceux qui font de lourds travaux (travaux pénibles : sont considérés comme des travaux pénibles ceux des paysans aux champs, des journaliers, des ouvriers, des forgerons, des porteurs, des tailleurs, etc., à qui le jeûne causerait une faiblesse nuisible à leur travail. Sont également excusés ceux qui sont en train de faire un long voyage, mais non par agrément. L’effort des prédicateurs, des conférenciers, des enseignants et des étudiants, qui passent de nombreuses heures à faire leur travail, est également considéré pénible et pouvant les excuser de la loi du jeûne )

 

  •  les militaires, les voyageurs et ceux qui ne peuvent trouver de nourriture maigre, comme lorsque par erreur c’est du gras qui a été préparé et qu’il n’est pas facile de trouver du maigre. 

 

222. Pourquoi l’Église nous impose-t-elle des abstinences et des jeûnes ?

 

Conformément à l’exemple et à la doctrine de Jésus-Christ, l’Église nous impose des abstinences et des jeûnes pour faire pénitence de nos péchés, pour mortifier notre gourmandise et nos passions, et pour d’autres néces­sités particulières : le jeûne et l’abstinence nous rendent propice la miséricorde divine, augmentent en nous l’abondance de la grâce, éloignent les punitions divines, et nous préparent au Ciel.

 

Après nous avoir donné l’exemple, Jésus-Christ proclama sa doctrine aussi en ce qui concerne le jeûne et la pénitence, disant que pour être ses disciples, il était nécessaire de renoncer à soi-même, de prendre sa croix et de le suivre, enseignant que celui qui ne fait pas pénitence périt irrémédiablement et que certaines tentations ne peuvent être vaincues que par le moyen du jeûne et de la prière (Mt 6, 16 ss).